Connectée, déconnectée
La Cène (une histoire...)
La Cène (une histoire…)
Le repas
La
Cène, fresque de Léonard de Vinci est, selon l’artiste, une poésie muette. L’attitude de chacun à l’instant choisi par le
peintre, exprime une psychologie individuelle. Physionomies et gestes miment la
colère, la peur, la résignation, la douleur, la stupeur, l’effarement...
C'est
un événement dont les participants sont uniquement masculins. Léonard de Vinci
par le choix de ses modèles, notamment pour Jean, suggère l'ambiguïté des
genres.
D'autre
part l'œuvre s'est très rapidement détériorée et a subi des restaurations plus
ou moins maitrisées jusqu'à la fin du XXème siècle posant la question de la
pérennité d'une œuvre, des limites de la restauration.
C'est avec fascination que j'observe depuis
l'enfance, ce qui advient quand plusieurs personnes se retrouvent pour partager
un repas. Autour du périmètre de la table interface des mots et des gestes,
s’engage le jeu de l’émetteur et du récepteur, de prises de pouvoirs, de
soumissions, de révélations.
Le choix de la fresque de Léonard de Vinci pour la
série intitulée La Cène (une histoire…) et Le repas me permet, à travers
différentes supports, d'interpréter tous les rôles, d'étudier les comportements
humains.
Gestes
de Cène
"Un qui buvait laisse sa tasse et tourne la tête vers celui qui parle. Un autre croise ses doigts et, le regard étonné, se tourne vers son compagnon; un autre montre les paumes de ses mains ouvertes et hausse les épaules, bouche bée de stupeur...”
Léonard de Vinci
"Un qui buvait laisse sa tasse et tourne la tête vers celui qui parle. Un autre croise ses doigts et, le regard étonné, se tourne vers son compagnon; un autre montre les paumes de ses mains ouvertes et hausse les épaules, bouche bée de stupeur...”
Léonard de Vinci
Texte de SCANELLI en 1657
après sa visite au couvent Santa Maria Delle Grazie
à Milan.
"J'allai
à Milan où à peine arrivé, impatient de découvrir les effets extraordinaires de
la très célèbre Cène, je me rendis au réfectoire des Pères prêcheurs pour y
assouvir ma grande curiosité, et je peux attester qu'en cette occasion la
rencontre me laissa extrêmement étonné;
je découvris que cette œuvre ne conservait que peu de vestiges des figures et
d'une façon si confuse qu'à grand peine je pus distinguer ce qui en avait été
le sujet, quant aux têtes, comme les mains, pieds et autres parties nues en
demi-teintes claires, livides, je les trouvai presque passées et à première
vue, elles sont complètement éteintes; la plupart des personnages se sont
détachées du mur et d'autre part sont très obscurcis ne laissant à voir que les
bons vestiges d'une œuvre devenue déjà complètement inutile et désormais il ne
reste plus au spectateur qu'à croire à la bonne réputation qu'elle eut dans le
passé".
Rafaële IDE
juin 2010